La profonde sécheresse de la nature aux environs de Jérusalem devait ajouter an déplaisir de Jésus.: 1
N’excluant pas une certaine rivalité de l’auteur avec Pierre.: 1
On est tenté de croire que Jean . . . fut froissé de voir qu’on ne lui accordait pas dans l’histoire du Christ une assez grande place; qu’alors il commença à dicter une foule de choses qu’il savait mieux que les autres, avec l’intention de montrer que, dans beaucoup de cas où on ne parlait que de Pierre, il avait figuré avec et avant lui.: 1
Papias, qui avait recueilli avec passion les récits oraux de cet Aristion et de ce Presbyteros Joannes, ne dit pas un mot d’une Vie de Jésus écrite par Jean. Si une telle mention se fût trouvée dans son ouvrage, Eusèbe, qui relève chez lui tout ce qui sert à l’histoire littéraire du siècle apostolique, en eût sans aucun doute fait la remarque.: 1
Peut-être Lazare, pâle encore de sa maladie, se fit-il entourer de bandelettes comme un mort et enfermer dans son tombeau de famille. . . . L’emotion qu’éprouva Jésus près du tombeau de son ami, qu’il croyait mort, put être prise par les assistants pour ce trouble, ce frémissement qui accompagnaient les miracles; l’opinion populaire voulant que la vertu divine fût dans l’homme comme un principe épileptique et convulsif. Jésus . . . désira voir encore une fois celui qu’il avait aimé, et, la pierre ayant été écartée, Lazare sortit avec ses bandelettes et la tête entourée d’un suaire . . . Intimement persuadés que Jésus était thaumaturge, Lazare et ses deux sœurs purent aider un de ses miracles a s’exécuter . . . . L’état de leur conscience etait celui des stigmatisées, des convulsionnaires, des possédées de couvent. . . . Quant à Jesus, il n’était pas plus maître que Saint Bernard, que saint François d’Assise de modérer l’avidité de la foule et de ses propres disciples pour le merveilleux. La mort, d’ailleurs, allait dans quelques jours lui rendre sa liberté divine, et l’arracher aux fatales nécessités d’un rôle qui chaque jour devenait plus exigeant, plus difficile à soutenir.: 1
Sa haine contre Judas, haine antérieure peut-être a la trahison.: 1
Sa tête s’inclina sur sa poitrine, et il expira. Repose maintenant dans ta gloire, noble initiateur. Ton œuvre est achevée; ta divinité est fondée. Ne crains plus de voir crouler par une faute l’édifice de tes efforts. Page 67. Toute l’historie du christianisme naissant est devenue de la sorte une délicieuse pastorale. Un Messie aux repas de noces, la courtisane et le bon Zachée appelés à ses festins, les fondateurs du royaume du ciel comme un cortége de paranymphes. Page 219. Le charmant docteur, qui pardonnait à tous pourvu qu’on l’aimât, ne pouvait trouver beaucoup d’écho dans ce sanctuaire des vaines disputes et des sacrifices vieillis. Page 222. L’orgueil du sang lui paraît l’ennemi capital qu’il faut combattre. Jésus, en d’autres termes, n'est plus juif. Il est révolutionnaire au plus haut degré; il appelle tous les hommes â un culte fondé sur leur seule qualité d’enfants de Dieu. Page 316. Parfois on est tenté de croire que, voyant dans sa propre mort un moyen de fonder son royaume, il conçut de propos délibéré le dessein de se faire tuer. D’autres fois la mort se présente à lui comme un sacrifice, destiné à apaiser son Père et à sauver les hommes. Un goût singulier de persécution et de supplices le pénétrait. Son sang lui paraissait comme l’eau d’un second baptême dont il devait être baigné, et il semblait possédé d’une hâte étrange d’aller au-devant de ce baptême qui seul pouvait étancher sa soif.: 1
Selon une tradition Jésus auralit trouvé un appui dans la propre femme du procurateur. Celle-ci avait pu entrevoir le doux Galiléen de quelque fenêtre du palais, donnant sur les cours du temple. Peut-être le revitelle en songe, et le sang de ce beau jeune homme, qui allait être versé, lui donna-t-il le cauchemar.: 1
Si jamais le monde resté chrétien, mais arrivé à une notion meilleure de ce qui constitue le respect des origines, veut remplacer par d’authentiques lieux saints les sanctuaires apocryphes et mesquins où s’attachait la piété des âges grossiers, c’est sur cette hauteur de Nazareth qu’il bâtira son temple. Là, au point d’apparition du christianisme et au centre d’action de son fondateur, devrait s’élever la grande église où tous les chrétiens pourraient prier. Là aussi, sur cette terre où dorment le charpentier Joseph et des milliers de Nazaréens oubliés.: 1