Dieu n’est point nécessité, métaphysiquement parlant, à la création de ce monde. . . . . Cependant Dieu est obligé, par une nécessité morale, à faire les choses en sorte qu’il ne se puisse rien de mieux.: 1
Il me semble, qu’il en faut conclure, que Dieu fait tout, et qu’il n’y a point dans toutes les créatures de causes premières, ni secondes, ni même occasionelles.: 1
Je ne trouve rien dans les créatures de plus propre à illustrer ce sujet, que la réflexion des espirits, lorsqu’un même esprit est son propre objet immediat, et agit sur soi-même en pensant à soi-même et à ce qu’il fait. Car le redoublement donne une image ou ombre de deux substances respectives dans une même substance absolue, savoir de celle qui entend, et de celle qui est entendue; l’un et l’autre de ces êtres est substantiel, l’un et l’autre est un concret individu, et ils différent par des rélations mutuelles, mais ils ne sont qu’une seule et même substance individuelle absolue.: 1
On ne peut dire que Dieu me crée premièrement, et qu’ étant crée, il produise avec moi mes mouvemens et mes déterminations. Cela est insoutenable pour deux raisons: la première est, que quand Dieu me crée on me conserve à cet instant, il ne me conserve pas comme un être sans forme, comme une espèce ou quelque autre des universaux de logique. Je suis un individu; il me crée et conserve comme tel, étant tout ce que je suis dans cet instant avec toutes mes dépendances.: 1